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Pour aller plus loin que la partie de boules le dimanche en famille, la JABG a ouvert voici un peu plus d'un an un centre de formation de pétanque pour les enfants de 6 à 17 ans. Rencontre avec son responsable sportif, Mickaël Cordonnier.

Quel est votre rôle à la JBAG ?

« Je suis le responsable sportif de l’école de pétanque de la JBAG qui s’est transformée cette année en centre de formation de pétanque de Carpentras. Pourquoi ? Parce qu’on a la chance d’avoir une équipe de parents très impliqués dans la structure et pour soulager le président Henri Chiari qui a une multitude de tâches. On a vraiment une politique de formation qui a pour but d’amener chaque enfant au meilleur niveau possible. On ne fait aucune différence entre un champion et quelqu’un qui découvre la pétanque et auquel on va tout apprendre, du règlement à la posture, en passant par l’attitude sur un jeu de boules. »

Combien d’enfant avez-vous à l’école de pétanque ?

« Aujourd’hui, on a une quarantaine de licenciés et on tourne à vingt-cinq de moyenne par entraînement. Les enfants de 6 à 17 ans bénéficient d’un encadrement diplômé. On a cinq éducateurs formés au niveau départemental. Moi, j’ai un brevet d’état qui me permet de gérer l’ensemble, on a Christelle Marange qui apporte son expérience de championne, les parents qui viennent pour encadrer les enfants avec nous. La pétanque, il faut que ça reste un jeu. »

Vous participez aussi à des compétitions ?

« Bien sûr. Il y a des championnats départementaux qui se déroulent en tête-à-tête, en doublette et en triplette, seuls qualificatifs pour les championnats de France. L’année dernière, c’est notre club qui a fourni le plus d’équipes. On participe aussi à des concours organisés par les clubs du département. On a nous aussi l’ambition l’année prochaine d’en organiser un pour les jeunes. »

Comment se déroulent les entraînements ?

« C’est le samedi matin de 9h30 à 11h30 avec une partie atelier et une partie stratégique, tactique et technique où on essaye de guider les enfants en fonction du score, de l’adversaire, de nos points forts, de nos points faibles. On a des ateliers tir et point. On leur apprend à envoyer la boule en fonction du terrain. Aujourd’hui, ils sont tous lisses. »

Qu’est-ce que la pratique de la pétanque apporte aux enfants ?

« Obligatoirement le contrôle de soi. C’est un réel sport d’adresse. Il faut une concentration maximale. C’est un mélange de bowling et d’échecs. Il faut de l’adresse et une coordination de gestes qui permet de lancer un objet le plus proprement possible comme au bowling. Et il faut jouer en fonction de l’adversaire comme au échec, pour le mettre dans une position inconfortable. Entraide aussi. Dans une partie de triplette, sur les trois, il y en a toujours un qui ne joue pas bien. En plus, on essaie d’apporter un entraînement physique en pratiquant échauffement musculaire et étirements en fin de séance pour que les enfants comprennent que la pétanque est une activité physique. Et pour leur donner une culture sportive. »

Comment avez-vous commencé la pétanque ?

« Je viens de la Drôme mais je suis tombé dedans très jeune. J’ai eu quelques titres départementaux. J’ai une âme d’éducateur. J’ai fait vingt ans dans ces centres de formation de rugby jusqu’au très haut niveau puisque j’ai eu mon brevet d’état 2e niveau. En 2007, j’étais à Marcoussis [centre de formation et d’entraînement de la Fédération française de rugby] avec l’équipe de France. Aujourd’hui, la partie éducative m’intéresse plus que la partie sportive. Ici à la JBAG, on a un vrai lieu social. Trois fois par semaine, il y a entre 150 et 300 personnes de 10 à 75 ans qui jouent aux cartes ou à la pétanque. On s’attache aussi à développer la pétanque au féminin.  »

Avez-vous déjà des champions à l’école ?

« On a Enzo Bernal qui est un champion en devenir. Il a déjà été vice-champion de France. Quand il a vu le sérieux de la structure, il a souhaité nous rejoindre cette année. Et on a le petit Grima d’une famille carpentrassienne qui est tombé dedans comme dans le chaudron de potion magique et qui depuis deux ans est en train de se métamorphoser avec l’éducation et l’instruction pétanque qu’on lui apporte. Quand on les emmène en championnat, on a envie qu’ils réussissent, mais ce n’est pas notre priorité. On impose deux choses. Primo, que les adultes n’interviennent pas : quand l’enfant fait trois la même erreur, il comprend mieux que si on lui répète dix fois de ne pas la faire. Et secundo, le respect de la tenue, des arbitres et de l’adversaire. Si le titre est au bout, c’est chouette. »

Votre école est-elle labellisée ?

« Oui, le travail que nous effectuons depuis deux ans a été reconnu cette année avec la labellisation nationale et l’obtention de deux étoiles sur trois possibles. Les étoiles sont attribuées en fonction du nombre d’éducateurs, de la qualité de l’encadrement, de la structure et de l’accueil. On a l’ambition de décrocher la troisième étoile. Non pas pour être plus étoilés que les autres mais pour garantir une éducation sportive de qualité. »