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Certains portent leur croix, dit-on. Celle d’Annette a été créée pour leur porter secours. Vice-présidente de la Croix-Rouge de Carpentras, cette infatigable battante a même trouvé la recette du bonheur.

Le bénévolat ne peut pas être tiède, il faut être passionnée.

Au milieu des vêtements, des cintres et des chaussures de la vesti-boutique de Carpentras, coule un torrent d’énergie, un courant continu toujours positif. Sa source ? Annette Plagnes. Bénévole engagée dans le social depuis vingt ans, elle a d’abord œuvré au Greta Vaucluse, puis au centre social Tricadou de Carpentras et à l’épicerie solidaire Anatoth de Pernes-les-Fontaines, avant de rejoindre voici dix ans l’organisation fondée par le Suisse Henry Dunant en 1864. Une vocation sans doute née après avoir passé à Paris une première partie un peu privilégiée de son existence, de l’autre côté de la barrière, employée de banque puis d’un huissier de justice. « On se dit que si on aidait, ça serait mieux », résume-t-elle.

Chargée de l’action sociale de l’antenne carpentrassienne de la Croix-Rouge, présidée par Christophe Dufour, Annette déclare un vrai amour pour ce qu’elle fait. « Le bénévolat ne peut pas être tiède, il faut être passionnée. » Des fuites d’eau à l’électricité, elle s’occupe de tout, connaît tous les rouages de l’institution, de la maraude sociale à l’hébergement en passant par le tri des dons, l’accueil du public, la recherche de partenaires, la gestion des colis alimentaires, de la brocante et de la vesti-boutique où habits et chaussures sont revendus à un prix dérisoire. Pour compléter le travail de la Croix-Rouge, elle collabore avec les acteurs sociaux du territoire comme l’Envol, Pôle Emploi ou la Mission locale qu’elle dépanne en kits d’hygiène. Un « merci Annette d’avoir pensé à nous » lui réchauffe toujours le cœur. D’ici la fin de l’année, d’autres opérations spéciales vont aboutir comme la fourniture de paniers alimentaires aux étudiants par les élèves du lycée des Chênes de Carpentras et celle de vêtements aux bénéficiaires des Restos du Cœur.

Confinement

Ne lui parlez pas de secourisme, ce n’est pas son « truc » à Annette. Peut-être parce qu’elle a « le meilleur formateur de la planète » : Jean-Paul Bressy, vendeur sur les marchés, et quarante ans de Croix-Rouge, dont il a reçu la plus haute distinction. Avec la crise sanitaire, la formation aux gestes de premiers secours s’est effacée au profit de nouvelles missions. Annette et ses collègues ont ainsi passé une partie des confinements à gérer l’hébergement de jour mis en place par la mairie de Carpentras pour les sans-abris. « Un traiteur livrait les repas, on était ses seuls clients. On faisait aussi des colis qu’on amenait dans les villages pour les personnes âgées. On apportait même les médicaments. C’est Laurence Bosserai, l’adjointe au social à Carpentras, qui s’occupait de tout. Une grande dame. » De nombreux bénévoles se sont alors portés volontaires pour servir, un seul jour parfois, satisfaisant ainsi leur besoin de se rendre utile en période de crise.

« On n’est pas là par hasard. Tous les gens qui viennent ici soignent quelque chose. Moi j’ai besoin de donner de l’amour, j’ai besoin d’activité, je ne peux pas rester chez moi. Vous n’imaginez pas les remerciements que je reçois, parfois des années après. Je pleure, je suis une vraie madeleine. Quand j’en ai marre, il y a toujours un coup de téléphone : continue Annette, les gens ont besoin de ce que tu fais ! »Le secret du bonheur pour Annette ? On vous le donne en mille ! Aider les autres, évidemment !