Espace élus

Aurélie Richard est conseillère énergétique au sein du service Environnement et Énergie de la CoVe. Maîtrise des consommations et développement des énergies renouvelables constituent son quotidien de spécialiste de la sobriété.

Quel métier exerces-tu au sein de la CoVe ?

« Je travaille spécifiquement sur tout ce qui a trait à l’énergie comme l’électricité, le gaz et l’eau par extension, et bien sûr tout ce qui concerne les énergies renouvelables. »

Quelles sont tes missions ?

« Mon travail comporte deux grands axes. Le premier repose sur la maîtrise des consommations énergétiques de l’intercommunalité et des communes volontaires. Dans ce cadre-là, j’étudie nos factures et notre parc immobilier pour élaborer des stratégies de rénovation et de sensibilisation des usagers. Le but est de réduire nos consommations d’énergie à service égal. Le deuxième axe concerne les énergies renouvelables. Des études ont été menées pour quantifier le potentiel photovoltaïque des bâtiments et parkings publics et détecter les lieux les plus propices à l’installation de panneaux solaires. Dix-huit communes ont participé. Des consultations ont été lancées pour trouver des investisseurs. Pour les communes qui souhaitent investir, nous avons créé des accords-cadres avec la Commande publique afin de leur faciliter le travail. »

Dans les communes, des chantiers sont-ils déjà lancés ?

« Des projets de centrales sont pressentis à Saint-Didier, Mazan, Carpentras, Le Barroux et Bédoin. Dans ce cas, la réalisation est à la charge des communes. Je suis là pour répondre à leurs questions, mais je ne supervise pas le projet. Un service technique communal suffit pour la réalisation. L’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage de la CoVe peut aussi intervenir sur un ensemble de projets de rénovation de bâtiments, et dans ce cadre-là, elle peut intégrer du photovoltaïque. On aide aussi les communes sur le plan juridique et administratif. »

Quelles énergies renouvelables exploitons-nous sur le territoire, hormis le solaire ?

« Nous avons des chaufferies biomasses* à la crèche de Caromb. Dans les communes, il en existe une à l’école de Mazan et une à Vacqueyras. On est en train d’étudier la géothermie pour le Phare, la future maison des familles. Des pompes à chaleur équipent certaines crèches et une étude sera réalisée pour en installer une sur l’Hôtel de la CoVe. Sa future centrale solaire permettra de couvrir 38% de nos besoins énergétiques. »

Légalement, est-il obligatoire d’appliquer des mesures de sobriété énergétique ?

« Non. Il n’y a pas d’obligation. Seul le Décret Tertiaire découlant de la loi Élan impose aux bâtiments de plus de 1 000 m2 à usage tertiaire de réduire leur consommation énergétique de 60% d’ici à 2050. C’est le cas de l’Hôtel de Communauté. Déjà d’ici 2030, nous devons réduire nos consommations de 40%. Puis de 10% tous les dix ans pour arriver donc aux 60%. »

Je voulais travailler sur des thématiques importantes pour l’environnement, notamment l’énergie qui est pour moi un des principaux axes d’atténuation du réchauffement climatique. 

Aurélie Richard

Conseillère énergétique

Comment es-tu intervenue sur le patrimoine de la CoVe ?

« Avec le service Bâtiment, j’ai cherché à obtenir une vision globale des modifications à apporter pour tendre à la sobriété énergétique. Il a fallu faire un inventaire de l’existant pour rédiger les premiers dossiers de demandes de subvention et lancer les travaux. Pour contrôler nos consommations d’énergie sur la cinquantaine de bâtiments de la CoVe, un logiciel de suivi m’a permis de dresser un état des lieux et d’évaluer maintenant nos progrès. Cet hiver, on a travaillé sur la régulation de la température à 19° avec la distribution de thermomètres dans les bureaux. On a aussi décalé la date de mise en service du chauffage depuis deux ans pour économiser plusieurs semaines de chauffe. On a coupé certains chauffages dans les couloirs, porté attention aux ouvertures de porte et sensibilisé les agents. »

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le championnat d’économie d’énergie auquel la CoVe participe ?

« C’est un concours national. Une quinzaine d’agents se sont portés volontaires pour travailler là-dessus. L’idée est de mobiliser tout le monde pour mettre en place des usages plus sobres dans les bâtiments de la CoVe. On va par exemple expliquer comment fonctionne le système de chauffage et de refroidissement de l’Hôtel de la CoVe, ou encore installer de l’affichage pour diffuser les bonnes pratiques. Souvent, on veut bien faire sans vraiment savoir comment. L’idée est d’apporter les éclaircissements nécessaires. Le championnat a commencé le 1er janvier de cette année sur le modèle de la Ligue des Champions de football. Un site internet lui est dédié. »

Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?

« Je voulais travailler sur des thématiques importantes pour l’environnement, notamment l’énergie qui est pour moi un des principaux axes d’atténuation du réchauffement climatique. Dans le métier, je suis assez libre de choisir les projets que j’ai envie de porter. La collectivité laisse assez de marge de manœuvre. Avec la gestion de projet, j’ai rarement deux fois la même journée. Je peux travailler à la fois sur la consommation de fluides, la rénovation de bâtiment et sur les énergies renouvelables. Ce n’est pas toujours le cas ailleurs. C’est motivant pour moi de travailler dans l’intérêt général et dans un emploi transversal qui amène à collaborer avec des personnes très différentes : des techniciens, des élus, des usagers. »

* chaufferies biomasses : c’est un système de chaufferie alimenté par des matières végétales, principalement du bois.

Plus d'informations sur la rénovation énergétique des bâtiments de la CoVe :

Rénovation énergétique des bâtiments de la CoVe