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Un handicap ? Quel handicap ? Essayez de jouer au handball dans un fauteuil, vous comprendrez la difficulté. La preuve avec la section handisport du Mazan Ventoux Comtat Handball où se mêlent personnes à mobilité pas si réduites que ça et valides pas si adroits sur deux roues.

Quand avez-vous débuté le hand fauteuil à Mazan ?

« On a commencé en 2013 par un match de démonstration avec six fauteuils, trois handis et trois valides pour voir s’il y avait vraiment des candidats. On s’est rendu compte que même sur Mazan il y avait des handis qui voulaient pratiquer. Et maintenant on est seize dont dix personnes à mobilité réduite et six valides qui jouent en fauteuil aussi. »

Quelles équipes affrontez-vous ?

« On fait un tournoi chaque année. On a monté un championnat national qui s’appelle l’Handi’Amo Tour et qui se déroule sous forme de plateaux. On va partout en France : en Normandie, en Gironde, à Lyon, en Alsace. À Mazan, on organise le 4e plateau, au mois de mai. Pour l’instant on est troisième sur une dizaine d’équipes. »

Les règles sont les mêmes que pour les valides ?

« Il y a un joueur de moins : le poste de pivot n’existe pas. Il y a donc cinq joueurs de champs et un gardien qui joue dans des cages équipées d’un réducteur. Pour les déplacements, c’est trois pas en valide et pour nous trois poussées. Tu peux mettre le ballon sur les genoux mais on peut te le prendre. On peut aussi faire des contacts frontaux s’ils ne sont pas trop violents. Le terrain est le même. Les parties se jouent sur trois fois vingt minutes. En tournoi, on joue pendant une demi-heure. »

Quel type de fauteuils avez-vous ?

« Au début, on avait des fauteuils pas trop chers, jaune et bleu, qui coûtent quand même déjà 1 500 €. Après on a fait du sur mesure en alu. Le coût est alors de 2 500 € à plus de 3 000 €.En France, je crois qu’on est la section qui comporte le plus de personnes à mobilité réduite. Au niveau des handicaps, il y a des paraplégiques, des scléroses en plaque, des spina-bifida, des accidentés de la route et les joueurs viennent de Monteux, de Carpentras, de Mormoiron, de Mazan. »

Que faut-il pour venir jouer chez vous ?

« Il faut prendre une licence loisir, soit 640 € l’année, qui comprend le fauteuil et son entretien. Celui qui vient avec son fauteuil personnel paie moitié prix. On propose quelque chose de sympa avec le nouveau championnat. »

Le club est seul dans la région ?

«  En PACA, on était le seul club depuis des années et là, grâce aux démonstrations qu’on fait, Aubagne et Rognac Velaux en ont créé un. Pour le club de basket fauteuil qui se profile à Carpentras, on a prêté nos fauteuils et je me suis mis au basket un petit peu. Il y a quatre ou cinq ans, le handisport en Vaucluse était complètement sinistré. Le club handisport du Comtat Venaissin de Stéphanie Davau et Éric Martinez ont relancé le mouvement. Plus il y a de choix, mieux c’est. »

Comment vous entraînez-vous ?

« On a une coach, Bénédicte Sauze, qui est gardienne de l’équipe de Nationale 2 de Mazan. Elle fait des entraînements qui se rapprochent de ceux des valides. Avec moi, c’est plus du jeu. »