Espace élus

Passant du calme plat à la tempête, l'eau du bassin se met à bouillonner. Petits et grands nageurs enchaînent les longueurs avec l'application des champions. Sous l'œil averti de Johan Arese et Greg Strozyk, les entraîneurs de l'unique club de natation du territoire, un club créé en 1935.

Johan Arese, présentez-nous le Cercle des Nageurs de Carpentras.

« Nous sommes deux anciens compétiteurs de niveau national, Greg en dos dans le Nord de la France, et moi en brasse à l’Isle-sur-Sorgue. Lui s’occupe de la catégorie jeune et moi des juniors et des seniors. On propose trois sections : l’école de natation de six à dix ans ; la section ado loisir (onze à dix-huit ans) et adulte loisir ; et la section compétition où les enfants commencent à neuf ans pour aller jusqu’à dix-huit ans. Après, ils changent de club en poursuivant leurs études ailleurs. On a eu une génération garçon. Maintenant on entre dans une génération fille. »

Où vous entrainez-vous ?

« Nous disposons de 19 heures 30 de créneau horaires par semaine pour s’entraîner. Ici, en hiver dans le bassin de la piscine du Mont de Piété. Et à partir du 10 juin, dans le bassin de cinquante mètres du stade nautique. Nous y organisons d’ailleurs un meeting chaque année au mois de juin avec le Comité de natation du Vaucluse qui est aussi basé à Carpentras. Il faut savoir que les compétitions ont lieu en bassin de vingt-cinq mètres de septembre à novembre, et en bassin de cinquante mètres à partir de décembre. »

En quoi consiste le pôle compétition ?

« Sur les trois cent cinquante licenciés du club qui viennent de toute la CoVe, trente sont dans le pôle compétition. Les jeunes de neuf à douze ans participent au natathlon qui se déroule sur quatre compétitions dans l’année qui ont lieu en Vaucluse. En fonction de leur âge, ils se présentent dans six à dix épreuves. Ensuite, selon leurs résultats, ils accèdent aux finales, régionale puis nationale. Les juniors ont un championnat départemental qui leur ouvre les portes d’un championnat régional s’ils réalisent les temps de qualification exigés, puis sur celui de Nationale 2… »

Vous avez de bons résultats ?

« Oui pas mal. Deux nageurs se sont qualifiés pour le championnat de Nationale 2 en mars à Saint-Étienne, Apolline Wagner et Antoine Roy qui s’était aussi qualifié pour le championnat Élite en petit bassin. Maintenant, il va essayer d’aller aux championnats de France qui ont lieu à Laval cet été. On les accompagne chaque fois, ce qui fait beaucoup de déplacements dans l’année. Par le passé, on a eu Laurie Thomassin qui a été championne de France et d’Europe en 2004, et qui a participé au Jeux Olympiques en relais. On a eu aussi Cyril Marchand, plusieurs fois champion de France. À l’époque, c’est Pascal Laget qui était entraîneur. »

Quelle qualité faut-il pour faire un bon nageur ?

« Déjà, il faut un nombre d’entraînement minimal. Les compétiteurs en ont quatre par semaine. Ceux qui sont d’un niveau national nagent six à sept fois une heure et demie par semaine avec deux entraînement de musculation supplémentaire. Il faut être très motivé, très patient. Il faut aimé faire des longueurs. C’est un sport ingrat. Et le mental est primordial. Et les champions sont durs à gérer. »

Comment se déroulent les entraînements ?

« Les enfants viennent à la sortie de l’école. Les plus grands vont dans la salle de Préparation Physique Générale où on leur apprend à faire les bons gestes sur des abdos, des pompes, des squats. À 14 ans, on travaille le renforcement musculaire. On ne doit pas prendre de la masse mais de la force. À 17h30, ils sont dans l’eau. On commence alors un petit échauffement. Après, il y a un corps de séance, des séries. On travaille par période. De septembre à novembre, le foncier. Puis du spécifique jusqu’au gros championnat de décembre. On essaie de les faire nager de plus en plus vite avec beaucoup de résistance pour être au top niveau le jour J. »

Vous organisez d’autres activités ?

« On participe aussi à l’opération « Savoir Nager », mise en place par la Fédération Française de Natation et par le ministère des Sport pour apprendre à nager aux enfants défavorisés âgés de 6 à 12 ans. Les stages sont gratuits, seule la licence est payante (15 €). Elle permet d’être assuré. Les enfants ont droit à dix séances pour apprendre à nager. Pendant les vacances de février, de Pâques et tout le mois de juillet. »