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Ingénieur du son autodidacte d'à peine vingt ans, ce natif de Carpentras passionné de musique a monté son propre studio d'enregistrement dans la campagne carombaise : le studio Dorabella Prod.

Et puis, j'ai toujours été très attiré par le son, même quand je ne faisais que de la musique. "

Comment vous êtes-vous lancé dans le métier ?

« J’ai monté mon propre studio à Caromb en tant qu’auto-entrepreneur en 2019. Au départ, c’était pour Diaz Off avec qui je travaille beaucoup. Le groupe avait besoin d’un studio et j’ai donc proposé de louer quelque chose. J’ai enregistré ses deux premiers albums ici, et le troisième est en cours. Le studio s’est monté petit à petit, au fur et à mesure des achats de matériels.  C’est beaucoup d’économies et un peu le parcours du combattant pour le montage de l’auto-entreprise. Je suis inscrit à la Chambre de commerce et d’industrie d’Avignon. Mon activité n’est pas considérée comme un métier artistique. C’est une profession libérale. »

D’où vient le nom de votre studio ?

« Dorabella est le nom de l’héroïne d’une série télévisée sur Dracula. Elle représente la beauté. Pourquoi pas la beauté du son ? »

À l’origine, vous êtes musicien ?

« Tout à fait. J’ai joué un moment avec Vincent du groupe Diaz Off qu’il compose avec son père Denis. Je joue principalement de la guitare, un peu de la basse, de la batterie et du piano. J’ai commencé la guitare au collège. Depuis, ça ne m’a plus quitté. »

Comment devient-on ingénieur du son ?

« On peut étudier au Centre de formation professionnelle de la musique à Marseille ou Montpellier, et dans des écoles privées. Moi je n’ai pas fait d’études, j’ai appris en autodidacte, comme la musique. »

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

« La création. Et puis, j’ai toujours été très attiré par le son, même quand je ne faisais que de la musique. Je voulais avoir un super son. Naturellement, j’ai tendu vers ça avec Diaz. Ils se sont lancés en même temps que je me suis installé. La situation sanitaire actuelle a été un élément déclencheur. Le groupe faisait de l’animation dans les bars. Maintenant, il est plus dans la création et la musique en ligne. »

Quels sont vos outils ?

« J’ai une batterie, des guitares, des basses, des claviers, des amplis, et surtout des micros. Je me suis installé ici parce qu’il y a un parquet en bois. Le bois vit bien avec le son, il rebondit bien. »

Comment se déroule une séance d’enregistrement ?

« On peut faire des prises séparées, instrument par instrument, ou des prises de groupes. Dans ce cas, pour ne pas qu’il y ait des « repisses » [fuite du son] dans les micros, j’utilise des matelas pour isoler. C’est un peu le pendant des boîtes d’œufs. Ensuite, il y a la carte son qui relie l’ordinateur au micro, les préamplis qui servent à transformer en signal le courant électrique venu des micros et à l’envoyer à l’ordinateur et au logiciel. Il y a aussi un compresseur analogique qui permet d’influer sur la dynamique du son, une réverbe pour recréer le son d’une pièce en particulier, de le rapprocher ou de l’éloigner. Et des enceintes bien sûr. »

Vos prestations vont bien au-delà du simple enregistrement, non ?

« On fait du montage vidéo, des clips, des visuels, on fait un peu de tout. À quelqu’un qui vient enregistrer, on peut lui dire, si tu veux on te fait les arrangements, les prises de son, les mix, on connaît quelqu’un qui peut te faire des masterings super. C’est vraiment le package rêvé, il y a tout au même endroit. C’est tout bénéfice pour nous et pour les gens qui viennent. »