Espace élus

Cathy Fermanian est la directrice générale de Vaucluse Provence Attractivité (VPA). Au sein de cette agence issue de la fusion de Vaucluse Développement et de Vaucluse Tourisme, elle œuvre au rayonnement du territoire en France et à l’international.

Propos recueillis par Olivier Muselet

Comment assure-t-on la promotion d’un département ?

« L’agence conduit de nombreuses actions pour promouvoir les atouts du département et notamment ses filières d’excellence telles que l’agroalimentaire, le tourisme, l’économie créative, l’industrie de la transition écologique. Elle est présente sur de nombreux salons pour prospecter des investisseurs susceptibles de s’implanter en Vaucluse mais aussi pour capter des clientèles touristiques. Sur certaines filières telles que l’économie créative, nous réalisons des missions à l’étranger pour faire connaître notre écosystème et attirer de nouvelles start-up. De même, nous entretenons des liens privilégiés avec la presse. Nous accueillons ainsi chaque année cent cinquante journalistes du monde entier pour leur faire découvrir notre territoire. L’agence est également très investie sur le web : elle occupe la troisième place du palmarès des destinations touristiques départementales les plus performantes et dispose d’une riche plateforme de sites. »

Comment se porte le tourisme en Vaucluse ?

« Après deux saisons très courtes en 2020 et 2021, 2022 semble revenir dans la norme. Nous avons presque retrouvé notre niveau d’activité de 2019. La particularité du département est d’avoir une forte proportion de touristes internationaux, autour de 47 %, dont 80 % d’origine européenne et 20 % de marchés plus lointains, dont les Américains en première ligne. La fréquentation touristique en 2021 a été en légère baisse par rapport à 2019, avec toutefois un été satisfaisant grâce à une clientèle française à la hausse qui a compensé en partie la perte de la clientèle étrangère. Les perspectives de fréquentation pour l’été 2022 sont prometteuses avec un excellent début de saison touristique à Pâques. »

Quel partenariat développez-vous avec la CoVe et son office de tourisme Ventoux-Provence ?

« C’est dans l’ADN de l’agence de travailler en étroite collaboration avec les territoires, à savoir les établissements publics de coopération intercommunale et leurs offices de tourisme. Les liens sont forts et multiples. Nous partageons par exemple une base de données touristique collaborative. Nous travaillons également en étroite collaboration avec la CoVe, l’Office de Tourisme Intercommunal Ventoux Provence mais aussi le Parc naturel régional du Ventoux sur la structuration des filières, comme le vélo, la randonnée. Actuellement, nous conduisons une réflexion commune pour développer une offre de slow tourisme*, correspondant aux attentes actuelles des clientèles. »

Quels sont les atouts de notre territoire ?

« Le terrain de jeu qu’offre la CoVe est assez exceptionnel. Le mont Ventoux et les Dentelles de Montmirail sont des sites emblématiques aux panoramas époustouflants. Ce sont des espaces naturels préservés, permettant des sports nature comme la randonnée ou encore le VTT, sans oublier le vélo de route avec la mythique ascension du mont Ventoux pour les plus chevronnés. Les activités famille ne sont pas en reste, par exemple à la station du Mont-Serein. La CoVe dispose également d’un patrimoine architectural riche, avec la ville de Carpentras et tous les villages alentour. La bibliothèque-musée Inguimbertine est une magnifique réussite. Un autre atout du territoire est son accessibilité. À l’heure du slow tourisme et des déplacements doux, pouvoir venir en train ou se balader en vélo est un atout indéniable. La force touristique de la CoVe réside également dans la richesse de son terroir : la fraise de Carpentras, la cerise de Venasque, l’AOC Ventoux, les marchés de producteurs, le marché aux truffes. Et derrière ces produits, il y a l’humain, la rencontre avec les acteurs du territoire, ceux qui façonnent les paysages. Les échanges avec les producteurs et artisans sont de plus en plus plébiscités par les visiteurs. Et la CoVe recèle nombre d’acteurs dynamiques désireux de valoriser le territoire. »

Quels sont les axes à privilégier pour renforcer son attractivité ?

« Il faut travailler sur la désaisonnalisation pour développer les ailes de saison qui présentent toujours un réel potentiel de développement. On doit mener cette réflexion avec l’ensemble des professionnels de manière à pouvoir proposer aux visiteurs une large gamme de services. Mieux gérer les flux touristiques est également un enjeu pour le territoire qui, comme d’autres territoires en Vaucluse, est victime de pics de fréquentation sur certains lieux. On doit rechercher des solutions qui concilient sécurité, économie et satisfaction du client avec une volonté d’irriguer l’ensemble des territoires. »

slow tourisme : c’est une forme de tourisme durable où l’on prend le temps de découvrir et de privilégier les rencontres avec les habitants à l’inverse du tourisme de masse.