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Responsable du Programme de Réussite Éducative, elle nous explique comment est construit avec l'enfant et ses parents un parcours individualisé répondant à des besoins identifiés au préalable : santé, accompagnement scolaire et éducatif, prévention du décrochage scolaire, soutien à la parentalité, actions culturelles, sportives, de loisirs.

Le but est de lutter contre le décrochage scolaire des enfants de 2 à 16 ans, de la maternelle jusqu'au collège.

En quoi consiste le Programme de Réussite Éducative (PRÉ) ?

« C’est un dispositif de la politique de la ville qui a été lancé par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Sur Carpentras, il était auparavant, porté par le Centre Communal d’Action Sociale. Depuis 2018, le Programme de Réussite Éducative est porté par la CoVe et il est destiné aux enfants qui vivent dans les quartiers prioritaires. Il y en a quatre à Carpentras : le Pous du Plan, les Amandiers-Éléphants, Villemarie-Quintine-Bois de l’Ubac et le Centre-ville. Le but est de lutter contre le décrochage scolaire des enfants de 2 à 16 ans, de la maternelle jusqu’au collège. Depuis 2019, la CoVe a ouvert le Programme de Réussite Éducative à toutes les écoles de Carpentras ainsi qu’aux enfants de 2 à 3 ans qui fréquentent les crèches de la CoVe. »

Qui finance ce dispositif ?

« C’est la CoVe qui verse un peu plus de 50% du budget. Les autres financeurs sont l’État à hauteur de 42%, puis la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), le Département et la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Le budget total est d’environ 300 000 euros. »

Quelles actions menez-vous ?

« Il y a trois domaines essentiels qui constituent le fil rouge de chaque suivi. Ce sont l’estime et la confiance en soi, la scolarité au sens large et l’intégration des parents dans le suivi de l’enfant. La plupart du temps, les enfants nous sont orientés par les écoles, mais cela peut également être par le Département, les associations, ou les familles elles-mêmes.

Lorsque le service PRÉ reçoit une demande, nous recevons les familles une première fois pour évaluer la possibilité de mettre en place un parcours de réussite éducative. Si cela est possible, un référent est alors nommé. C’est lui qui va suivre l’enfant de manière individuelle et accompagner les parents pour la mise en place de tout ce qui est nécessaire pour qu’il s’épanouisse et qu’il se sente bien dans sa vie sociale, scolaire, familiale. Parfois, c’est un enfant qui n’a pas confiance en lui. Des actions telles que la sophrologie peuvent alors être proposées. Dans le cas d’un enfant qui aurait des troubles d’apprentissage comme la dyslexie, le PRÉ va alors être un soutien pour la famille pour mettre en place les bilans de santé, prendre les rendez-vous...»

Votre champ d’intervention est donc très large !

« Oui bien-sûr, puisqu’il concerne tout ce qui peut aider un enfant à se développer harmonieusement. Certains enfants n’ont par exemple pas accès aux outils culturels. Le PRÉ peut alors les sensibiliser à ce qui les entoure par un accompagnement à la bibliothèque, à une exposition. Nous travaillons de manière transversale avec les autres services de la CoVe. Le PRÉ dispose par exemple de places dédiées pour les stages sportifs organisés par l’École Intercommunale des Sports (EIS). Nous travaillons également avec le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP), avec les Lieux d’Accueil Enfant-Parent (LAEP), avec les crèches. Nous sommes amenés à solliciter tous les services de la Direction de la Cohésion Sociale de la CoVe au bénéfice des enfants du Programme de Réussite Éducative. »

Quels sont vos autres partenaires ?

« Nous travaillons avec les écoles, les collèges, les Espaces Départementaux des Solidarités (EDeS), les associations, les centres sociaux, les professionnels de santé. Nous avons énormément de partenaires. »

Combien avez-vous de référents ?

« Quatre référentes suivent en moyenne deux cents enfants par an. Pendant le confinement, elles ont continué à les suivre en distanciel. Pour maintenir le lien, nous avons prêté des tablettes du Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) aux enfants qui n’avaient pas accès à l’outil informatique. Nous avons soutenu ceux qui étaient en difficulté dans cette nouvelle organisation de travail. À la rentrée 2020-2021, nous avons eu une explosion des demandes. Le confinement a  accentué certaines difficultés. La liste d’attente reste longue même si elle tend à se résorber un petit peu. »

Pourquoi étendre le système aux crèches ?

« Des parents peuvent être en difficultés dans les relations avec leurs enfants notamment pour poser des limites, gérer les émotions. Nous savons que cela peut être une difficulté lors de l’entrée à l’école. Nous intervenons donc vraiment en amont pour accompagner les parents dans leur rôle éducatif. »

Avez-vous défini des objectifs pour la rentrée scolaire 2021-2022 ?

« Nous souhaitons vraiment développer notre intervention auprès des jeunes publics, les confinements successifs ont empêché cela. De plus, nous souhaitons continuer notre travail de questionnement des pratiques, nous sommes dans un processus d’amélioration continue du service. Le Programme de Réussite Éducative, et un dispositif de prévention incontournable, qui a fait ses preuves. Notre projet est de continuer à le faire vivre, en étant au plus proche des besoins des enfants du territoire. »