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La musique est partout autour de nous. Elle participe à l'éveil des sens, elle nourrit les émotions, contribue à la créativité et à l'ouverture d'esprit. À l'école, c'est un moteur pédagogique formidable en termes de cohésion sociale et de partage. Sandra Tortosa, coordonnatrice des interventions musicales en milieu scolaire explique et détaille les actions déployées sur le territoire de la CoVe.

Interview de Sandra Tortosa, coordonnatrice des interventions musicales en milieu scolaire

 

Sandra Tortosa, vous êtes coordonnatrice des interventions musicales en milieu scolaire à la CoVe. Des interventions qui se déroulent dans les classes de CP jusqu'au M2. Comment définissez-vous les musiciens intervenants ?

« Les musiciens intervenants sont des musiciens avant tout professionnels, souvent multi-instrumentistes d'ailleurs, qui ont aussi développé tout un volet pédagogique. Ce sont des pédagogues et ce sont également des médiateurs culturels qui ont aussi un rôle de mettre en lien les différents acteurs culturels sur un territoire. »

La pratique du chant et des instruments dès le plus jeune âge, donc à l'école, c'est quelque chose d'important ?

« Nous savons aujourd'hui qu'elle développe une attitude d'écoute, de concentration. Elle aide aussi à mémoriser. Elle développe le sens critique également la personnalité, la confiance en soi. La musique apporte aussi une ouverture, une rencontre avec les œuvres, les auteurs et les autres publics. La musique offre le plaisir de faire collectivement. Elle apporte une culture variée, vivante et ouverte sur le monde. »

L'intervention musicale fait partie du projet d'école ?

« Oui, c'est un projet pédagogique qui est co-construit que les enseignants, en amont de la rentrée scolaire, qui est validé par les inspecteurs de l'Éducation nationale pour vérifier qui s'intègre bien au projet d'école. Donc, ce sont des projets qui ont du sens. Souvent, l'enseignant fait tout un travail de transversalité pour créer des liens avec le projet musique, par exemple l'histoire, la géographie, l'écriture ou plein d'autres matières. »

Au niveau du service, combien y a-t-il d'intervenants ?

« Nous sommes cinq musiciennes intervenantes. Nous intervenons sur 33 écoles, ce qui représente à peu près 4300 élèves. Nous travaillons également sur des crèches. Nous avons plus de 200 enfants qui bénéficient des interventions musicales du service. »

Donc de la transversalité aussi avec les autres services de la CoVe

« De la transversalité selon les thèmes des projets. Parce que l'éducation nationale est très libre sur le choix des thèmes de projet musique donc nous pouvons très bien travailler sur la musique à travers le temps, mais sur aussi la musique et l'environnement, sur la musique et le recyclage, sur la musique et le sport. Cette année, par exemple, nous allons avoir beaucoup de projets sur la musique et les Jeux olympiques, donc il va y avoir évidemment des passerelles qui vont être faites avec le service éducation sportive et avec d'autres services de la CoVe. »

Comment sont organisées les activités ?

« Les écoles bénéficient d'interventions de façon hebdomadaire. Chaque classe a environ 30 ou 45 minutes de musique par semaine sur une demi-année. Chaque intervenant se déplace d'une commune à une autre toute la semaine pour apporter cette culture musicale aux enfants. »

Préparez-vous un spectacle à travers toutes vos interventions ?

« La finalité des projets peut effectivement être un spectacle de fin d'année. Nous sollicitons ça au niveau du service. Ça permet de participer à un spectacle vivant et fédérateur pour les communes. Mais l'aboutissement du projet musique peut être aussi tout autre. Ça peut être la création d'un CD, cela peut être une vidéo à présenter aux parents, cela peut être accompagner une exposition artistique qui peut prendre différentes formes également. »

La pratique et la découverte des instruments. Est-ce un déclic pour certains ?

« C'est parfois le déclic pour certains. C'est sûr que nous avons beaucoup de retours des enseignants qui nous disent que cette matière est très différente des autres et permet à certains élèves en difficulté dans d'autres matières vraiment de se révéler et d'aller effectivement beaucoup plus loin dans la démarche et de s'inscrire dans une école de musique ou un conservatoire par exemple. »

Une anecdote peut-être ? À l'occasion d'un spectacle de fin d'année ou d'une intervention particulière ?

« Oui peut être le retour d'un parent lors d'un spectacle qui vient nous voir, qui cherche partout les musiciens intervenants pour dire que c'est la première fois depuis plusieurs années que sans son enfant lui raconte tout ce qui se passe en séance. Il a enfin des retours de ce qui se passe à l'école tellement son enfant était passionné par les séaces musicales. »

Vous faites appel aussi à des partenaires autres que les services de la CoVe ?

« Oui. Chaque année, nous avons des projets particuliers qui sont mis en place avec chacun des objectifs bien précis. Je pense particulièrement aux rencontres inter-écoles où nous invitons les écoles des petites communes de la CoVe qui sont souvent des classes uniques, à rencontrer d'autres écoles ou d'autres artistes du territoire pour apporter une ouverture et une dimension particulière à leur projet musical. »

Quelques exemples de partenaires ?

« Les partenaires qu'on peut trouver sur le territoire. Vous avez des artistes musiciens, les structures d'enseignement artistique, les écoles de musique, les conservatoires, les théâtres aussi. Plusieurs associations aussi peuvent nous aider des chorégraphes, plusieurs partenaires de cet ordre-là. »

Donc intervention musicale, mais chorégraphie, chant, instruments, c'est complet.

« C'est un métier où la polyvalence est très, très importante. Effectivement. »