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Une machine à coudre, des ciseaux, des épingles, des patrons, des tissus à foison et des idées à revendre, c’est tout l’univers créatif de Jessica Faubrujon, naguère infirmière, et aujourd’hui couturière écoresponsable. Rencontre avec l’une des premières résidentes de la Gare Numérique.

Rencontre avec Jessica Faubrujon gérante de L'Atelier de Zita, micro-entreprise de la Gare Numérique

Comment passe-t-on du métier d’infirmière à celui de couturière ?

« J’ai d’abord obtenu un bac pro couture voici vingt ans. Puis j’ai eu des enfants avant de faire une école d’infirmière, métier que j’ai exercé pendant plusieurs années. Mais, voici deux ans, j’ai fait un ‘‘burn out’’ et j’ai démissionné pour revenir à mes premières amours, la couture. J’ai acheté une caravane et j’ai commencé à vendre mes créations avant d’avoir l’opportunité de venir à la Gare Numérique. »

Comment vous est venue cette passion pour la couture ?

« Depuis toute petite, j’ai toujours aimé les robes. Donc très vite, j’ai commencé à me créer des vêtements uniques, plus originaux que ceux qui étaient proposés. Je découpais, je cousais des rubans, des pompons un peu partout. Devenue infirmière, j’ai continué pour mon plaisir et pour mes enfants, dans une démarche écoresponsable. J’ai toujours acheté des vêtements de seconde main et privilégié les créateurs. »

Qu’est-ce qu’une couturière écoresponsable ?

« Je trouve tissus et vêtements dans les ressourceries, les vide-greniers, les associations. Je crée des vêtements tout en ne consommant pas plus de ressources. Avec le mélange des deux, je fais des choses très ‘‘sympa’’ et je leur donne une seconde vie. »

Comment avez-vous connu la Gare Numérique ?

« C’est une amie du collectif Freesson qui m’en a parlé. J’étais à la recherche d’un local. J’ai visité et cela m’a plu. J’ai donc monté mon projet qui a été validé par la CoVe et j’ai ouvert le 1er septembre. »

Qui sont vos clients ?

« Essentiellement les femmes. Pour les enfants, j’ai un petit rayon avec des pièces ‘‘vintage’’ que j’ai chinées. D’autres font cela mieux que moi. De plus, mes enfants sont grands maintenant et je suis donc moins dans l’univers enfantin. Chaque pièce est unique. C’est ce que je dis aux clientes : cette robe est comme vous, il n’y en a qu’une ! J’achète des vêtements de bonne qualité et en bon état, dans toutes les tailles pour satisfaire toutes mes clientes. »

Quels sont vos projets ?

« J’aimerais mutualisée la boutique pour que les créateurs des autres ateliers puissent y exposer leur production. J’aimerais aussi créer des bijoux en matériaux recyclés. La découpeuse laser me permettrait de travailler du cuir, du tissu plus épais, de la feutrine. J’aimerais aussi animer des ateliers couture, le mercredi et le samedi après-midi avec 5 participantes maximum. Chacune apportera un vêtement pour le ‘‘customiser’’. Je vais leur apprendre à piquer à la main. Si une veste ne leur plaît plus, elles pourront la modifier pour éviter d’en acheter une autre. J’espère avoir un partenariat avec Rhéso à Carpentras pour organiser des ateliers avec les femmes de l’association et prendre soin d’elles. C’est mon côté infirmière qui ressort. »