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Cérémonie de baptême républicain des salles de l'hôtel-Dieu

Inguimbertine - Information générale - Vie citoyenne

C'est officiel depuis hier matin, l’hôtel-Dieu et ses salles d’études, de conférence, d’activités et lieux emblématiques comme le jardin des religieuses ont été baptisés et inaugurés.

Lors de cette cérémonie organisée par la municipalité, le maire Serge Andrieu et ses adjoints ont dévoilé les noms des salles de l’hôtel-Dieu, bâtiment qui abrite la bibliothèque-musée l’Inguimbertine.

Elles portent désormais les patronymes de personnalités locales qui ont laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la collectivité.

Vous trouverez ci-dessous quelques éléments biographiques de ces illustres concitoyens que la Ville a souhaité honorer.

- Salle d'activité MARIE-THÉRÈSE CHALON

Marie-Thérèse Chalon (Carpentras, 1902 — Carpentras, 1992) a publié en 1976 son autobiographie, Une vie comme un jour (Stock), dans laquelle elle évoque sa vie et ses souvenirs en toute simplicité. Elle témoigne de son enfance dans une ferme, puis de son installation à Carpentras où elle a tenu un commerce pendant plusieurs décennies, rue Porte de Mazan. Préfacée par Robert Sabatier, cette autobiographie a été couronnée du prix Broquette-Gonin décerné par l’Académie française.

- Salle d'études KAREEN MANE

Diplômée de Sciences Po à Aix-en-Provence, Kareen Mane (Nantes, 1969 — Douchanbé, 1997) avait choisi l’humanitaire comme vocation, en travaillant au Tadjikistan pour une association d’assistance aux réfugiés et demandeurs d’asile afghans. Kidnappée et retenue en otage, Kareen Mane a perdu la vie le 30 novembre 1997 lors de l’assaut mené pour la libérer. En sa mémoire, l’Association Kareen Mane - Aide aux Enfants Démunis, fondée par sa mère Danièle en 1998, perpétue son œuvre. Lors de ses études, Kareen Mane avait par ailleurs rédigé un mémoire sur les communautés juives du Comtat Venaissin.

- Jardin EUGÉNIE DUBUISSON ET ROSE CAZIMIR

Eugénie Dubuisson (Sœur Anne de Jésus) (Briançon, 1868 — Carpentras, 1939) et Rose Cazimir (Carpentras, 1894 — Carpentras, 1979) ont toutes deux été infirmières à l’hôtel-Dieu de Carpentras, transformé en hôpital militaire lors de la première guerre mondiale. Les soldats blessés au front ou victimes de maladies contagieuses y sont soignés. Leur dévouement est récompensé par la remise de la médaille de la Reconnaissance Française à Sœur Anne de Jésus et Rose Cazimir le 2 août 1919. Sœur Anne de Jésus recevra ensuite la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1938. Quatre autres religieuses ont sacrifié leur vie en contractant des maladies auprès de soldats infectés : Louise Holette (Mère Marie-Joseph), Marie Meunier (Sœur Marie-Meclhilde), Amélie Dumont (Sœur Imelda) et Victoire Roupé (Sœur Marie du Rosaire).

- Salle PÉTRARQUE

Au début du XIVe siècle, la Toscane est secouée par des troubles politiques. La famille de Francesco Petrarca (Pétrarque) (Arezzo, 1304 — Arquà, 1374) doit s’exiler en Comtat Venaissin, terre pontificale depuis 1274. C’est à Carpentras, pendant 4 ans, que le jeune Pétrarque apprend le latin à l’école. Après des études de droit, il s’installe à Avignon et mène une vie littéraire, entre amour pour Laure de Noves, admiration de l’Antiquité, et nostalgie de l’Italie. C’est le premier humaniste de la Renaissance.

- Salle d'activité HENRI DREYFUS

Neveu du capitaine Alfred Dreyfus, Henri Dreyfus (Mulhouse, 1881 — Pernes-les-Fontaines, 1959) s’installe à Carpentras en 1911. Il y fonde avec son cousin Paul Valabrègue une usine de confection. Maire de Carpentras de 1925 à 1940, il est destitué car Juif, arrêté puis transféré à Drancy où il évite de peu la déportation. À la Libération, il est réélu maire de Carpentras de 1945 à 1947. Sous son mandat, Carpentras se dote du tout- à-l’égout, de la piscine couverte, d’une maternité et du musée lapidaire.

- Cour FRANÇOIS JOUVE

François Jouve (Carpentras, 1881 — Carpentras, 1968), conteur et écrivain de langue provençale, est également boulanger. Il tient le four des « blondins », rue Porte de Mazan, qui devient le rendez-vous de tous les amateurs de langue provençale venus écouter ses histoires. Il publie « Au four di Bloundin » en 1931 et « Lou Papo di fournié » en 1933. Membre du Félibre depuis 1912, François Jouve en est élu majoral en 1931. Il gagne le prix Frédéric Mistral en 1954 pour son recueil de contes « La Boulo di Gàrri ».

- Salle de conférence PEIRESC

Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (Aix-en-Provence, 1580 — Aix-en-Provence, 1637) est un parlementaire provençal très célèbre pour son érudition et sa bibliothèque. Lié aux milieux savants rencontrés durant ses nombreux voyages, il s’adonne à ses passions, étudiant l’histoire, l’astronomie, les langues, la botanique et les sciences naturelles. Il constitue une riche collection de livres et objets qu’il met à la disposition de la communauté scientifique. Il a en effet un important réseau de correspondants, estimé à plus de 500, en Europe et autour de la Méditerranée.