L’Inguimbertine : les collections s’enrichissent

Seconde moitié du XIXe siècle
Huile sur toile - H.1,53 m ; L.1,15 m
Achat en vente publique le 6 novembre 2021

Dans ce tableau, l’artiste qui s’inscrit dans la mouvance de l’école de Barbizon, démontre toute sa connaissance des grands maîtres et sa virtuosité technique. Se détachant d’un fond sombre, les tons clairs sont judicieusement disposés pour accentuer la lumière et souligner les lignes diagonales qui structurent la composition. L’effet de perspective se concentre sur le premier plan où les éléments posés sur la table sont précisément représentés. L’artiste peut alors exprimer sa maîtrise technique pour rendre compte des différentes matières, plumes, poils, pierre, cuivre avec des effets de reflets. Le musée Fabre de Montpellier conserve un même sujet en format réduit.

Autour de 1868

Huile sur toile - H.1,12 m ; L.0,77 m

Don manuel, inv.2023.

Ce peintre emblématique de la collection du musée y représente le courant naturaliste qui se développe dans la deuxième partie du XIXe siècle. Il peint des tableaux qui témoignent de la vie moderne, s’attirant la critique élogieuse d’Emile Zola. Ce tableau acquis en 2023 s’inscrit dans ce courant. Il figure une femme en pied, en haut d’un escalier, s’apprêtant à frapper à une porte, accompagnée d’un chien. La composition est audacieuse avec une figure centrale aux multiples nuances de tons noirs qui se détachent d’un environnement sobre. Une sensation d’instantané ressort avec une ligne diagonale dynamique partant de l’angle inférieur à notre droite, un cadrage qui coupe brutalement la porte et l’escalier avec enfin le geste de la femme représenté en suspension.

Paire de portraits : Jean-François Ducis ; Marie-Thérèse Heurtin-Ducis

1777 ; 1788

Huiles sur toile - H.0,72 m ; L.0,58 m

Achat en vente publique le 10 juin 2022.

Joseph-Siffred Duplessis, portraitiste carpentrassien est l’auteur de portraits officiels de Louis XVI et de personnalités de cour et de la vie publique. Ses portraits rendent compte du caractère des sujets représentés sans artifice superflu. Duplessis a peint le portrait du poète et dramaturge Jean-François Ducis puis celui de sa soeur Marie-Thérèse Heurtin-Ducis. Ces deux oeuvres illustrent son savoir-faire pour le rendu des carnations où il excellait et celui des étoffes atteignant une admirable maîtrise pour représenter les soies, voilages, velours ou encore dentelles. Cette acquisition complète le fonds de cet artiste, essentiellement constitué de portraits d’aristocrates du Comtat Venaissin, en l’élargissant à sa production parisienne.

1952 - Huile sur isorel - H. ; L.

Don manuel

Jean Chalon est un célèbre écrivain et journaliste né à Carpentras en 1935, auteur de nombreuses biographies féminines allant de Marie-Antoinette à Alexandra David-Neel en passant par Colette, Georges Sand etc. Il a été peint par Paul Surtel, peintre carpentrassien figuratif, dans un style inspiré de Paul Cézanne, juxtaposant de larges empâtements colorés et traduisant les caractères des sujets représentés. Ce portrait vient célébrer l’activité de notre journaliste et écrivain carpentrassien au service du livre et de la littérature. Ce tableau représente ce qui fait le coeur de notre bibliothèque-musée Inguimbertine, lieu célébrant les oeuvres de l’esprit, qu’elles soient celles de l’écrivain, du poète ou du savant, mais aussi celles de l’artiste.

En concertation avec les Archives départementales de Vaucluse et la bibliothèque municipale d’Avignon, l’Inguimbertine s’est positionnée sur des lots d’archives privées provenant de familles du Comtat Venaissin. Ont ainsi été acquis des papiers de Théodore de Manissy (15..-1612), co-seigneur de Venasque et de Saint-Didier et consul à Carpentras, ainsi que 25 actes notariés sur parchemin concernant les familles de Gigondas et de Pelletier de Gigondas, et le territoire d’Albaruffo autrement nommé Le Barroux. Le plus ancien de ces documents date de 1323.

Deux livres imprimés sont également venus enrichir les collections de l’Inguimbertine. L’ouvrage de Nicolas Bion «L’usage des globes célestes et terrestres et des sphères suivant les différens systèmes du Monde», précédé d’un Traité de Cosmographie (1699), est illustré de 26 planches gravées sur cuivre. Célèbre concepteur d’instruments astronomiques et mathématiques sous Louis XIV, Nicolas Bion publie des traités incontournables dans l’histoire des sciences. Ce traité vient compléter la belle collection cartographique de l’Inguimbertine, à commencer par le fameux globe terrestre de Guillaume Blaeu (1622).

Enfin, un recueil de textes de l’archéologue et historien Jules de Fauris Saint-Vincens (1718-1798) a été acquis aux enchères. On y trouve des travaux en lien avec l’érudit Peiresc (1580-1637), dont les célèbres « papiers » sont l’un des trésors de l’Inguimbertine.